La grève des employés des EHPAD nous ouvre les yeux sur les conditions de fin de vie des « séniors » autrement dit de la catégorie sociale des + de 65 ans . Elle nous éclaire également sur la dureté des métiers liés à la gériatrie.

Quel choix d’habitat pour la fin de vie ?

La vie en EHPAD

J’ai du mal à accepter ce système de concentration des personnes âgées dans des établissements de type EHPAD. Ces personnes, il est vrai, sont pour la plus part dépendantes  mais souvent malheureuses dans ces établissements car en général ne venant pas de leur plein gré. Quand on n’a qu’une chambre à partager pour tout horizon, subissant les plaintes ou cris de son voisin, on n’attend  plus rien du personnel débordé et démuni ! Les personnes déclinent alors très vite ! Il y a peu de chambres seules. Ayant pu comparer deux possibilités d’habitat de fin de vie grâce à mon entourage, à savoir vieillir chez soi ou dans un EHPAD, mon choix va au 1er. En effet, les personnes choisissant de  vivre chez elles gardent plus longtemps de l’autonomie et de ce fait un meilleur moral et une meilleure santé.

La vie chez soi

La diminution des capacités physiques et cognitives débouchant sur des invalidités représente le gros obstacle à surmonter pour rester chez soi. Les aides sociales et familiales ont là tout leur intérêt. La solution de proposer une aide à domicile pour le ménage, les courses, les soins permet à la personne âgée de rester chez elle, de bénéficier d’une vie sociale de quartier et donc d’entretenir une certaine forme d’autonomie.

Les résidences autonomie ou avec services

Pour des personnes isolées en campagne, les déplacements peuvent devenir compliqués et la solitude difficile à supporter. Ces établissements sont des résidences publiques ou privées qui disposent de petits appartements aménagés de manière personnelle. Seules les personnes encore autonomes peuvent y aller. Cela permet de diminuer la solitude, de bénéficier des avantages du centre-ville , de services de ménage, d’activités communes. Ces lieux offrent la sécurité, la garantie de personnel médical en cas de besoin. Des activités comme la gymnastique, des animations y sont proposées. Le problème vient du coût de ces résidences qui est souvent prohibitif et donc à la portée d’une minorité. Toutefois, il existe des aides sociales qui permettent d’alléger les loyers.

La communauté

Il y a aussi la solution de vivre en petite communauté de « séniors ». Le partage d’une maison à plusieurs permet de diminuer les coûts, de garder une vie sociale, de s’entraider, d’éloigner la solitude… Cela demande beaucoup de respect de la part de chacun.

Habitat collectif inter-générationnel

Certaines communes  proposent un habitat inter-générationnel composé de petites maisons individuelles et de petits collectifs. Cela permet de mixer les générations, évitant la concentration des personnes âgées et de fait  une certaine forme d’exclusion de la société.

Y aura t-il d’autres solutions dans le futur ?

Dans un proche avenir, les robots seront partout, nous dit-on. Alors, peut-être nous verrons-nous proposer un robot humanoïde par personne âgée, présent 24h sur 24 , accomplissant toutes sortes de tâches , prêt à discuter, lire, jouer à des jeux de société… De même qu’il existe des « Food trucks » , camions restaurants qui viennent sur les lieux de travail. On pourrait imaginer des « Health trucks » avec bloc dentaire , bloc d’ophtalmologie, qui se déplaceraient dans les petits villages. Ils iraient dans les EHPAD proposant un suivi médical plus efficace en cas de personne intransportable. 

Et pourquoi ne pas introduire quelques touches de Feng Shui dans les EHPAD? 

Ces établissements sont souvent tristes à mourir, sans jeu de mots ! Faire circuler l’énergie, faire travailler les 5 sens  en  introduisant la nature par des murs végétaux (vue) ! Faire venir des animaux de compagnie (toucher), diffuser des odeurs (mer, pâtisserie, fleurs…). Mais aussi diffuser de la musique ou inviter des musiciens (audition), créer des petits du goût… La population vieillissante va aller en s’accroissant, il est urgent de réfléchir à des nouvelles solutions pour que chacun vieillisse en toute sérénité .

*A suivre un extrait de Jean Foucart, « La vieillesse : une construction sociale », Pensée plurielle 2003/2 (no 6), p. 7-18. et une petite vidéo :

Pour continuer sur la réflexion, voici une vidéo sur les maisons de retraite danoises :