Pour continuer sur cette quête du « bien-être », j’avais envie de partager avec vous cet extrait du livre de Charles Juliet, « L’année de l’éveil ».

« Et travailler sur soi. S’affranchir de tout ce qui enferme, sépare, asservit. Faire rendre gorge jour après jour à cet être dur et mauvais qui réside en chacun. Cet être sans bonté qui naît de notre égocentrisme, et plus encore sans doute de la peur, de nos peurs, lesquelles nourrissent cet aveugle besoin de sécurité, de puissance et de domination, d’où résultent tant de ravages. Travailler sur soi. Éliminer la peur, les peurs. Pour découvrir que l’autre est un autre toi-même. Que tu n’as ni à le dominer ni à l’exploiter. Que nous avons à nous connaître, nous respecter, nous entraider. Si possible nous aimer. »

« Bien être » ou  « bien exister » passe par une compréhension de soi-même

Cela passe par la compréhension de notre véritable socle débarrassé de ses complaisances. Débarrassé de ses schémas forgés tout au long de notre vie. Finalement, de notre enfance, de notre vie sociale et familiale. Se débarrasser de nos peurs qui nous paralysent ou nous envoient sur des chemins de traverse , nous égarant toujours plus. Bien sûr c’est plus facile à dire qu’à faire ! Surtout dans notre société de compétition, de méfiance, de délation, de course à la croissance et au profit. On se doit de se montrer fort, jeune, entreprenant, combatif, infatigable, inusable. Même lorsqu’on est faible, âgé, déprimé, fatigué et usé.

Alors, je crois que l’important est d’être honnête avec soi-même sinon le rapport à autrui est biaisé et stérile. Exprimer ses états d’âme et son état physique, ses besoins, permet d’informer l’autre. Cela donne l’opportunité d’établir une relation constructive ainsi que de libérer ses blocages.

 

Être en accord avec ce que l’on fait et dit est primordial.

Trouver un sens à chaque jour de sa vie même dans les actes les plus banals du quotidien. Donner de soi même par des toutes petites choses. Observer la beauté d’un visage, d’un paysage, d’une oeuvre d’art et écouter, écouter l’autre, sa voix, ses mots ….Tout cela nourrit notre vie et lui donne du sens.

Pour ma part , je mets en pratique le plus possible cela et ça me procure un apaisement, me nourrit. M’occuper de mon jardin me donne beaucoup de joie. Cultiver son jardin comme disait Montaigne, écrire, dessiner, peindre, marcher, cuisiner , tout cela avec ses moyens et ses capacités. Sans jugement dépréciateur, juste en étant heureux de « faire »…

Se faire du bien pour faire du bien !

 

Avons-nous le temps de nous arrêter sur le temps et le ralentir ?

En moyenne, nous avons beaucoup de temps de loisirs. Ce temps serait même de l’ordre de 400 000 heures d’après Jean Viard, sociologue. C’est bien plus que n’en avaient nos arrières grands-parents qui ne disposaient que de 100 000 heures au cours de leur vie. Cela semble être énorme et pourtant nous sommes toujours en train de courir après le temps. En trouvant que celui-ci passe trop vite.

Le problème vient de ce que nous sommes tellement sollicités par cette avalanche permanente de nouveaux films, nouveaux livres, nouvelles expositions , émissions de TV et de radio, mails et sms… que cela déclenche en nous un sentiment de frustration. Celui d’avoir le sentiment de ne pas avoir assez de temps pour suivre ce rythme effréné.

Alors stop ! Oui, il faut dire stop et accepter de ne pas pouvoir tout voir et écouter, accepter de ne rien faire par moments ou du moins de prendre son temps. La vacuité est nécessaire à notre équilibre. C’est à nous de décider comment utiliser notre temps et à ne pas se laisser imposer un « emploi du temps des loisirs » ! Ce temps libre pourrait justement servir à réfléchir à notre vie et à ce que l’on fait de notre vie, à rêver, à ex-ister.

Je termine par cette citation de Michel Tournier tirée de son livre « Vendredi ou les limbes du Pacifique ».

« Exister, qu’est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire être dehors, sistere ex. Ce qui est l’extérieur existe. Ce qui est à l’intérieur n’existe pas. […] C’est comme une force centrifuge qui pousserait vers le dehors tout ce qui remue en moi, images, rêveries, projets, fantasmes, désirs, obsessions. Ce qui n’ex-siste pas in-siste. Insiste pour exister. » — (Michel Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique, 1967

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